Pour la troisième année, les députés ont, hier, entamé l'examen du
projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le «PFLSS», découpé en quatre volets, assurance maladie, retraites, famille et financement. L'exercice, désormais rituel, a été lancé par l'ex-Premier ministre Alain Juppé. Une paternité bien encombrante aujourd'hui. Agacée par les multiples interventions de Bernard Accoyer (RPR, Haute-Savoie), Martine Aubry, qui présentait son projet de retour à l'équilibre des comptes sociaux en 1999, a laissé tomber sèchement: «Vous, vous avez mis tout le monde dans la rue"» Trois ans après, les communistes continuent à regimber, qui jugent que la gauche ne se démarque pas assez nettement de la «logique comptable» du plan honni de 1995. «Ça ne va pas du tout», déclarait dans les couloirs Alain Bocquet, président du groupe PCF à l'Assemblée, en laissant planer le doute sur le vote final. «J'espère qu'on pourra s'abstenir», concluait-il. Dans la soirée, Jacqueline Fraysse-Cazalis (PCF, Hauts-de-Seine) attaquait de plus belle, en reprochant à Aubry de ne pas avoir tenu ses engagements de l'an passé. «Vous agissez sur les dépenses, que les dépenses. Ce qui conduit, faute de moyens nouveaux et malgré les besoins, à rester dans le cadre d'une logique comptable ("). Le débat citoyen, la concertation viendront après. Peut-être"», a-t-elle lancé dans l'hémicycle. Les communistes, raides sur leurs bancs et avares d'applaudissements, affichent d'autant plus leur mauvaise humeur q