Ça sentait le règlement de comptes hier chez les députés
socialistes. Ils avaient à choisir celui qui sera le premier vice-président de l'Assemblée, poste laissé vacant par Jean Glavany nommé la semaine dernière ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Et Jean-Marc Ayrault, président de groupe affaibli par la mésaventure du Pacs, avait décidé de mettre toute son autorité dans la balance. L'occasion était trop belle" Six candidatures, mélange d'ambitions personnelles et de jeu de courants, s'étaient déclarées mais deux se détachaient: celle de Raymond Forni, député du Territoire de Belfort, et celle de Véronique Neiertz, députée de Seine-Saint-Denis. Le premier avait le soutien de Laurent Fabius et pas de feu rouge du gouvernement. La seconde disposait du soutien affiché du président du groupe. Avantage ou inconvénient? Elle est fixée, désormais. Raymond Forni a été élu en un seul tour avec 93 voix sur 168 votants. Elle n'en a recueilli que 38. Maladresses. D'aucuns avaient prévenu le chef de la troupe: «Si tu te mets derrière n'importe quel candidat, il sera battu.» Jean-Marc Ayrault n'a rien voulu entendre. Alors hier, alors que les députés socialistes décapuchonnaient leurs stylos pour remplir leurs bulletins de vote, il a tenu à reprendre la parole pour rappeler le nom de sa favorite, pourtant loin de faire l'unanimité. Elle venait d'ailleurs de multiplier les maladresses en présentant sa candidature: petite agression à l'égard de Laurent Fabius accusé de «campagne télé