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Libération

Un «nid de fachos» bouté hors la fac.

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Des étudiants de Lyon-III ont fait fermer un institut proche de l'extrême droite.
publié le 28 octobre 1998 à 12h46
(mis à jour le 28 octobre 1998 à 12h46)

Lyon, envoyé spécial.

C'est l'issue d'une longue mobilisation étudiante. L'université Lyon-III vient de tourner la page des années «yé-yé». «Yé-yé», c'est le surnom qu'avait acquis l'Institut d'études indo-européennes (IEIE), un centre de recherches logé au cinquième étage d'un des bâtiments de la faculté. Depuis un an, un collectif d'étudiants l'accusait d'être un «laboratoire idéologique de l'extrême droite» et réclamait la rupture de tout lien entre l'IEIE et l'université. Un combat opiniâtre mais dont les acteurs avouaient n'avoir guère d'espoir d'aboutir, tant Lyon-III porte haut depuis une vingtaine d'années l'étiquette de «fac facho». Jusqu'à ce que le 6 octobre, à la surprise générale, le président de Lyon-III, Gilles Guyot, annonce la dissolution de l'institut et sa transformation en association, type loi 1901.

«Une victoire totalement inimaginable il y a encore six ou sept ans" C'est la preuve que les temps changent!», se réjouit Pierre-Jérôme Biscarrat, fondateur de l'association Hippocampe qui combat la présence de l'extrême droite à Lyon-III. De travaux érudits en sessions d'études confidentielles, l'IEIE distillait les thèses de l'extrême droite païenne la plus dure, vantant la «pureté» de la «race nordique» ou la «supériorité» de l'«élite aristocratique et guerrière indo-européenne». Le tout avec la caution de l'université Lyon-III et sous les signatures des professeurs Jean-Paul Allard ­ membre du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation europ