Au deuxième jour du débat parlementaire sur le financement de la
Sécurité sociale, les fonds de pension ont semé, hier, une belle zizanie à l'Assemblée nationale. La pièce s'est jouée en présence de deux vedettes, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn avec, en bouquet final, un vote unanime, libéraux et communistes confondus, contre l'abrogation de la loi Thomas sur les fonds de pension votée en mars 1997 mais jamais appliquée faute de décrets! Une issue rocambolesque au terme d'une journée riche en conciliabules.
Acte I. Mardi soir: en pleine discussion, Martine Aubry s'éclipse pour s'entretenir longuement, dans une salle attenante à l'hémicycle avec Maxime Gremetz (PC, Somme). Le gouvernement cherche à calmer l'ire des communistes qui attaquent le texte et réclament un «geste politique». Un compromis se dessine, au moins sur le volet retraite. Peu avant minuit, Gremetz revient dans l'hémicycle et lâche nonchalamment que «l'abrogation de la loi Thomas permettrait sans doute de clarifier la situation».
Acte II. Hier matin: les négociations reprennent avec les communistes. Bercy est contacté. Pendant ce temps, le débat sur la discussion générale du texte s'éternise et la droite commence à flairer une «entourloupe». A la tribune, Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé, prend son temps. Devant l'impatience de son auditoire, il finit par déclarer benoîtement: «On m'a demandé de tenir jusqu'à 13 heures»... Jean Le Garrec, président PS de la commission des Affaires sociale