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Libération

Zebda, l'accent sur le rythme militant.

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Le groupe toulousain appuie sa musique sur une association à gauche toute.
publié le 29 octobre 1998 à 12h50
(mis à jour le 29 octobre 1998 à 12h50)

Toulouse, Montpellier, envoyée spéciale.

Dans leur bus de tournée «grand luxe» qui les éloigne de Toulouse, les musiciens de Zebda se laissent volontiers aller à l'anecdote. Celle-ci, qui date des premières années du groupe, a leur faveur: «On arrivait dans des villages paumés, des bleds connus pour leurs foires aux cochons ou leurs concours de choucroute. "Des fiefs FN, on se disait. Mais le soir, au concert, tout le monde venait faire la fête.» Moustapha, l'un des trois chanteurs de Zebda, a le verbe facile et l'accent du pays. Toulousain. Son frère Hakim, qui chante aussi, se pique d'intonations encore plus marquées; une sorte de Joe Pesci du Sud-Ouest, avec la boule à zéro. Le troisième, Magyd, se tient en retrait ­ chaleureux mais pondéré. Responsable de tous les textes, il est le pilier du groupe: Zebda, dix ans d'âge, sept musiciens et trois albums. Essence ordinaire (1), le dernier en date, se vend bien. Sur fond de rock, funk, reggae ou châabi, il représente la variété d'aujourd'hui: populaire et métissée. Mais ces trois-là, fils d'Algériens immigrés dans les années 60, cultivent une autre marotte: le militantisme. Citoyen, laïc, anti-FN.

«J'avais les pieds nus, la tête dans les nuages Le coeur au chaud, et je faisais semblant D'être celui qui était de passage Au pays du Mont-Blanc.»

Ça s'appelle le Taktikollectif. Basée à Toulouse, cette association non subventionnée réunit, à l'occasion de tchatches mémorables, environ dix personnes. Dont Magyd, Mo