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Libération

La Sécurité routière mise sur la culpabilité

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Des handicapés, victimes d'un accident de la route, assisteront les gendarmes.
publié le 30 octobre 1998 à 12h52

Révolution au bord des routes. D'ordinaire, le délinquant routier moyen est intercepté par quelques gendarmes et, plus rarement, par un représentant du préfet seul apte à lui retirer son permis sur-le-champ. Mais en ce week-end de Toussaint, l'hystérique de l'accélérateur risque d'être confronté à un tout autre type d'interlocuteur: un handicapé, victime d'un accident de la route, qui viendra lui expliquer, concrètement et crûment, comment il en est arrivé là. Dans la politique de la Sécurité routière, initiatrice de l'opération, c'est un changement profond.

Isabelle Massin, la nouvelle déléguée interministérielle, parle de «sursaut nécessaire»: «On risque d'avoir 300 morts supplémentaires sur nos routes cette année, et il faut interpeller les gens le plus directement possible.» Nouveau cap. Depuis vingt ans, l'organisme avait plutôt habitué l'automobiliste à des campagnes de sensibilisation faites pour sensibiliser le moins possible. Pas de sang, pas d'accident, juste des messages subliminaux faits de chapeaux mous percutant des pare-brise. Celui qui n'a pas bouclé sa ceinture, c'est l'autre, l'homme invisible. Changement de cap. Aujourd'hui, la Sécurité routière s'appuie sur la recrudescence du nombre de tués sur les routes depuis cet été pour radicaliser sa communication. Première cause de la hausse: la vitesse, qui tue près de 3 000 personnes chaque année. Une vitesse qui est indirectement liée à l'amélioration de la sécurité dans les voitures et à leur confort. Airbags e