En dix jours, le gouvernement annonce la fermeture des chantiers du
Havre, lance la privatisation du Lyonnais et confirme sa conversion aux fonds de pension. Que dit le PCF? Il marmonne. Que fait-il? Rien. A quoi sert aujourd'hui le Parti communiste? A pas grand-chose. Depuis son renoncement à sa vocation révolutionnaire et la chute du mur de Berlin, la messe est dite. Les retrouvailles des divorcés de Tours ne sont qu'une question de temps. Mais le temps en politique a ses délais de latence. Les radicaux trépassés sous la IVe République vivotent encore sous la Ve. Les échéances électorales sont les seuls vrais facteurs d'accélération. Robert Hue le sait qui, pour cette raison, craint les européennes. Elles vont le soumettre à double concurrence. Rouge, avec une liste de la gauche de la gauche qui peut séduire ceux qui ne goûtent pas les «compromissions» de la place du Colonel-Fabien; verte, avec Cohn-Bendit qui peut rassembler sur son nom ceux qui trouvent le gouvernement trop timide et pas assez enjoué. C'est beaucoup pour un seul homme. Alors quand un Cohn-Bendit, maladroit, vient dire que son objectif est de dépasser le PCF, Hue la joue outré. Il sait que, sur ce terrain, il trouvera encore le Premier ministre de son côté. En tant qu'obsédé des rapports de force, Jospin connaît son arithmétique: 35 députés PCF à l'Assemblée, 6 Verts. Jusqu'à nouvel ordre, le PCF demeure donc l'allié premier. Et le restera jusqu'à ce qu'une élection change cette réalité. Ce ne seront p