Martine Aubry et son «plan Sécu» sèment la zizanie dans le milieu des laboratoires pharmaceutiques, qui étaient sur la sellette lors du débat d'hier. Dans l'adversité, ils ont du mal à garder un front uni, tant leurs intérêts divergent face aux mesures d'économies possibles. Schématiquement: les grands laboratoires particulièrement les étrangers , qui multiplient les lancements de nouveaux produits, ne veulent surtout pas qu'on limite le développement de leurs ventes par des taxes assises sur la croissance de leur chiffre d'affaires; les petits laboratoires familiaux français, qui vivent le plus souvent sur des portefeuilles de produits vieillissants ou à l'efficacité thérapeutique contestée, redoutent, eux, la mise en place de mesures basées sur la notion de SMR (taxation ou déremboursement en fonction du «service médical rendu»).
Mais tous essaient d'éviter une chose: que les économies les concernant soient figées dans le marbre de la loi. Ils préféreraient la voie conventionnelle. Une semaine avant les débats, ils se sont donc résignés à signer avec le Comité économique du médicament (CEM), un accord sur leur contribution exceptionnelle pour 1998. «Tous les laboratoires sauf un» ont signé, indique Martine Aubry, le mouton noir étant probablement Pierre Fabre, qui a du mal à digérer le déremboursement de son Maxepa (huile de poisson), au point d'avoir claqué la porte du syndicat professionnel (Snip). Le gouvernement a donc retiré hier son «article 26»: la taxe de 1,8 mi