Le 9 octobre, l'opposition a joué son meilleur atout: Jean-François
Mattéi, député DL des Bouches-du-Rhône, a défendu avec le succès que l'on sait la motion d'irrecevabilité constitutionnelle. Son discours, salué à droite comme «réaliste, tolérant, intelligent», raillé par la garde des Sceaux, Elisabeth Guigou («La tolérance c'est bien, mais ce n'est pas assez»), a servi de vitrine humaniste à la droite. Fort de sa victoire politique et morale, Mattéi explique pourquoi il n'a pas souhaité reprendre du service à l'occasion du nouveau débat à l'Assemblée nationale.
Qu'attendez-vous du débat de cette semaine?
Je redoute un durcissement politique, car cette affaire est mal engagée. Compte tenu de leur boulette politique, les députés de la «gauche plurielle» reviennent avec un esprit de revanche. Ce qui aurait dû être un grand débat s'annonce comme une caricature des oppositions. Sur des problèmes de société, on ne peut pas aller à la fracture, cela laisse trop des séquelles. Les torts ne sont-ils pas partagés?
C'est vrai, les extrémistes se répartissent dans les deux camps. Mais la responsabilité de la gauche est d'avoir préparé ce débat de façon sectaire. Pour un débat de société, il faut lancer des ponts, nouer des dialogues. La gauche n'a pas eu le courage d'aborder la question de la place de l'homosexualité, et le texte n'a cessé d'évoluer. Ensuite, elle a péché par excès de confiance. Le 9 octobre, ce n'est pas nous qui avons gagné, c'est elle qui a perdu. Les députés de la m