Le mouvement des chômeurs va-t-il faire passer à Lionel Jospin un
fin d'année 1998 aussi pénible que celle de 1997? Hier, la préfecture des Bouches-du-Rhône a reçu un courrier des comités CGT réclamant, comme l'année dernière, une «prime de Noël» de 3 000 F. Lundi, déjà, à Lille, Marseille ou Caen, les militants d'associations de chômeurs ont occupé, quelques heures, des lieux publics (lire ci-dessous), ou, comme à Grenoble, la permanence du député-maire PS Michel Destot. Conclusion lapidaire d'un préfet: «C'est reparti.» Le mouvement des chômeurs, qui avait, l'année dernière, surpris le gouvernement Jospin par son retentissement, est de nouveau en train de mijoter. Chaque début de mois, des actions ont été décidées sous des formes variées, «et pas nécessairement en occupant des antennes Assedic», selon Christophe Aguiton, l'un des animateurs d'AC! (Agir ensemble contre le chômage). «Ce n'est pas un remake, mais le mouvement va se déclencher à nouveau, car l'urgence n'est toujours pas traitée», confirme Richard Dethyre, président de l'association Apeis.
Echaudé par l'expérience de l'hiver dernier, le gouvernement tente, cette fois, de parer les coups. A l'Assemblée, Martine Aubry a égrené les coups de pouce aux minima sociaux (dernier en date, le minimum vieillesse), et mis surtout en avant la loi de lutte contre les exclusions, votée le 21 juillet. «Grâce à cette loi, nous ne sommes pas dans la même situation», se rassurent les socialistes.
Contacts. La ministre de la Solidar