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Libération

Pacs: la nuit chaude de Mme Boutin. La députée centriste a parlé près de 5h30, dans le chahut général.

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publié le 5 novembre 1998 à 15h55

Ca parle de sexe, pis, d'homosexualité: le Pacs n'est pas une

proposition de loi comme les autres. Son examen à l'Assemblée nationale ne pouvait tenir que des jeux du cirque. Avec Christine Boutin dans le rôle du gladiateur, dopée aux pâtes pour assurer cinq heures et vingt-cinq minutes de spectacle, le combat s'annonçait chaud. L'affluence record l'a rendu électrique: dans la nuit de mardi à mercredi, 532 Homo parlementarus embouteillaient les travées au point que les panses rebondies ne disposaient plus d'espace vital. Le Parti socialiste avait pourtant donné consigne aux siens de rester aux abords de l'arène, afin d'éviter de s'y exciter en masse. Mais cela les démangeait trop de jouer les Pepone face à Dona Camilla.

Ils se sont doucement chauffés, en brandissant la une du Canard enchaîné («Tiens, voilà du Boutin»), forçant l'oratrice à s'y reprendre à quatre fois pour citer le rapporteur Jean-Pierre Michel, «nous touchons là à quelque chose de très profond», explosant de rire chaque fois qu'elle plaçait un mot comme «partie», «organe». Rien de bien méchant jusqu'à ce que le président de séance, l'UDF Arthur Paecht, punisse les potaches d'une première suspension de séance. Boutin reprend avec un certain cran: «Qu'est-ce que l'homosexualité, sinon l'impossibilité d'un être à pouvoir atteindre l'autre dans sa différence sexuelle?» Puis, «après tout, si on institutionnalise des relations sexuelles entre deux hommes, je ne vois vraiment pas au nom de quel ordre moral on ne l'au