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Libération

Enquête sur «la droite» (2). Chez les Millon, l'esprit de belle-famille. C'est le clan de madame qui a les idées et monsieur qui les expose.

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publié le 6 novembre 1998 à 16h00

Chantal et Charles Millon, la tête et les jambes, elle pense, il

agit. Le 20 mars, au moment d'accepter les voix du FN pour s'installer dans le fauteuil de président de la région Rhône-Alpes, c'est elle qu'il appelle pour être encouragé à franchir le pas. Un mois plus tard, lorsqu'il choisit la fuite en avant en créant la Droite, c'est elle qu'il charge d'en échafauder, à la va-vite, le corpus idéologique. Tout au long de sa carrière, l'ancien ministre de la Défense a conservé l'esprit de famille. Au point de faire aujourd'hui de la Droite une PME familiale. Son fils Charles-Etienne, 22 ans, étudiant en sciences-éco, a passé l'été à faire la tournée des plages pour assurer la promotion du mouvement, sa belle-soeur, Marie-Laure Gariazzo, supervise les adhésions à la permanence lyonnaise du mouvement, tandis que son beau-frère, Michel Gariazzo, met lui aussi la main à la pâte.

Dans la croisade de Charles Millon, c'est bel et bien Chantal qui porte la calotte. Il a besoin d'idées, elle d'une tribune: leurs intérêts convergent dans la Droite. Prof de philosophie à l'université de Marne-la-Vallée, auteur d'essais signés de son nom de jeune fille, Delsol, c'est elle qui est à l'origine du triptyque «personnaliste, libéral et démocrate» que Millon répète à l'envi. Il aurait pu y ajouter «catholique».

Maurrassien. En épousant Chantal, Charles Millon a rallié le clan Delsol. Le couple s'est rencontré au cercle Charles Péguy, à la fin des années 60. Installé rue Sala, une petite artère