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Libération

Mégret, Millon: les mots aussi les rapprochent. Le fondateur de la Droite puise dans le vocabulaire du Front national.

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publié le 6 novembre 1998 à 16h00

Si Charles Millon puise son projet dans la pensée de son épouse

(lire ci-dessus), pour le nourrir il pioche allégrement dans le vocabulaire du FN. Et plus spécialement dans celui de Bruno Mégret. Le délégué général du parti d'extrême droite rêve de voir émerger de la «décomposition de la droite» une «force rénovée» susceptible de s'allier au FN. A écouter le président de Rhône-Alpes, on imagine volontiers la Droite accomplir cette mission. En meeting le 14 octobre à Charenton (Val-de-Marne), Millon dénonçait «la droite honteuse» qui «n'ose pas utiliser certains mots parce qu'elle obéit aux jugements de la pensée conforme et du politiquement correct» et «a peur de ce qu'elle est et de ses valeurs». Fustigeant les «censeurs moraux», il déplorait que «dès que la droite s'affirme comme telle, on la renvoie à la période historique qui va de 1940 à 1945». Mégret ne pense pas autre chose lorsqu'il s'en prend à «la dictature du politiquement correct» et aux «gouvernements successifs qui, sous couvert de libéralisme avancé, ou de socialo-libéralisme, ont, consciemment ou implicitement, oeuvré à la destruction de nos valeurs traditionnelles» (1). Contre cette «fausse droite», il prône «un renouveau des valeurs» et «un travail de mémoire à l'égard de notre histoire» qui «déculpabilise notre pays» au lieu de le «rabaisser».

De même, lorsque Millon se lance dans un développement sur l'insécurité, il le ponctue d'un des slogans favoris du mégrétisme: «La sécurité est la première des liberté