Londres, de notre correspondant.
Alors qu'en France, droite et gauche s'affrontaient à propos de la réhabilitation des mutins de 1917, à Londres, les autorités rendaient pour la première fois un hommage officiel aux soldats fusillés durant la Première Guerre mondiale.
Samedi, à 11 heures, la Sonnerie aux morts a retenti sous la pluie londonienne pour les 306 soldats britanniques exécutés pour «désertion et lâcheté». Quatre-vingts ans après la fin de la Grande Guerre, le ministère de la Défense avait autorisé qu'un hommage officiel soit rendu à ces victimes oubliées et honteuses des tranchées.
Une centaine de parents de ces morts ont pu déposer des gerbes devant le Cénotaphe, le monument aux morts britanniques, en présence d'un détachement militaire.
Cette cérémonie n'a donné lieu à aucune polémique, l'opposition conservatrice ayant apporté son soutien à la décision du gouvernement de Tony Blair. Les familles qui font campagne pendant des années pour que leurs morts soient reconnus se déclaraient satisfaites, tout en jugeant insuffisants les «regrets» présentés par le gouvernement travailliste. Les parents des 306 soldats passés par les armes souhaitent que le gouvernement accorde un «pardon» à ces hommes, souvent condamnés au terme de procès bâclés.
Pour le gouvernement, il est difficile, quatre-vingts ans après, de réviser ces jugements et de faire la différence entre les vrais déserteurs et les soldats malades, victimes de «chocs post-traumatiques». Alors ignorée, cette patho