Bousculade devant l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, vendredi
soir, pour la deuxième conférence de la fondation Marc Bloch. Régis Debray, écrivain, présenté comme le «docteur honoris causa» de ce club de pensée politique, parle de la «République entre le glaive et le code». Ce faisant, il décortique, analyse et remâche le qualificatif de «national républicain» dont le Monde avait affublé les membres de ce cénacle. Une façon, donc, pour la fondation Marc Bloch, créée il y a six mois en réaction à la «pensée unique», de travailler son identité.
Le public regroupe bon nombre de nostalgiques, d'électrons libres, de jeunes idéologues à la recherche de spéculation politique. A la tribune, Philippe Cohen, journaliste à Marianne, anime le débat, en tenant à la main le Bréviaire des vaincus du nihiliste roumain Cioran. Très loin du discours tiers-mondiste de Mitterrand à Cancun, dont il fut l'un des inspirateurs, aux débuts des années 80, Régis Debray a dénoncé, d'un bloc, le retour au cosmopolitisme de Kant et la «magie du web». Il articule son propos autour de deux idées-forces: le couple Nation- République; l'«Europe républicaine». Avec cette sempiternelle question du caractère antidémocratique de la supranationalité: «La République peut-elle ou non survivre à la nation? (") le recadrage européen en cours nous permettra-t-il de mieux nous reproduire ou de mieux nous suicider?»
Pour comprendre la République, qui «vient de l'ombre des Lumières», Debray suggère de se rendre «à l'a