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Libération

Kanaks et caldoches votent oui à l'émancipation de la Calédonie. Participation massive hier au référendum sur les accords de Nouméa.

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publié le 9 novembre 1998 à 16h06

Un oui franc et massif, que même les plus optimistes n'osaient

espérer, l'a emporté hier en Nouvelle-Calédonie. La population a approuvé à 71,87% l'accord de Nouméa qui accompagne le territoire vers son émancipation et, peut-être, d'ici une période de transition de quinze à vingt ans, vers une indépendance totale. Signé en mai à Nouméa entre Lionel Jospin, les indépendantistes du FLNKS et les loyalistes du RPCR, le texte ratifié hier prévoit notamment des transferts de compétences progressifs et irréversibles, la reconnaissance d'une «citoyenneté calédonienne» et un mécanisme d'autodétermination.

Communes unanimes. Outre un résultat positif attendu ­ les deux principales formations politiques locales avaient appelé à voter oui ­, la bonne surprise de ce scrutin vient du taux de participation élevé (74,24%), qui entérine de façon forte le choix des différentes populations de vivre ensemble. Signe d'une maturité politique naissante, la participation dépasse de 11 points celle du référendum de 1988 sur les accords de Matignon, qui avaient mis fin à une longue période de violences sur le territoire. Cette fois, l'ensemble des communes de Nouvelle-Calédonie ont voté oui hier, alors qu'en 1988, six d'entre elles, à commencer par Nouméa, avaient rejeté les accords de Matignon.

Dans les deux provinces essentiellement peuplées de Kanaks, le oui l'a emporté à une écrasante majorité: 95,47% dans la province des îles Loyauté et 86,79% dans celle du Nord. La province Sud, qui concentre la m