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Libération

Les fiers à droite sacrent Millon. Son mouvement a réuni hier son congrès fondateur.

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publié le 9 novembre 1998 à 16h03

Il est 13 h 30, hier. D'un côté du hall du Parc des expositions de

la porte de Versailles, le déjeuner du congrès fondateur de La Droite s'achève. De l'autre, Bruno Gollnisch, encadré de quelques gros bras, pénètre tranquillement dans l'enceinte et s'installe dans l'assistance. Marc Fraysse, ancien député du Rhône, ex-RPR, et bras droit de Charles Millon, se précipite. «Bonjour Marc.» «Bruno, tu ne peux pas rester là, tu n'as rien à faire ici, tu n'es pas invité!» «Je croyais que la réunion était ouverte, je suis seulement venu écouter Charles Millon comme Chantal Millon est déjà allée assister aux meetings de Jean-Marie Le Pen.» Le ton monte, le service d'ordre de La Droite vient à la rescousse et la délégation frontiste est reconduite à la sortie tandis que l'assistance s'en prend aux journalistes traités de «pourris, voyeurs, vautours». Anecdotique, la provocation du secrétaire général du FN n'est pas moins significative des ambiguïtés du mouvement lancé par son allié à la tête de la région Rhône-Alpes.

Clôturant hier après-midi le congrès d'un discours d'une heure, devant environ 5 000 personnes, Charles Millon n'en a levé aucune. Pas un mot sur l'éventuelle transformation en parti de ce qui n'est encore qu'une association; rien sur la situation en Rhône-Alpes, où la désagrégation de sa majorité met en péril sa présidence; rien de plus sur ses relations avec le FN. L'ancien ministre de la Défense s'est contenté de poser son mouvement en «catalyseur» d'«un grand rassemblem