La pression s'accentue. Et pas seulement sur Roland Dumas, plus ou
moins sommé de quitter ses fonctions de président du Conseil constitutionnel par quelques figures de la droite. C'est aussi sur Jacques Chirac et les autres «sages» de la rue Montpensier que pèsent maintenant les exhortations à agir. Tour à tour, Alain Peyrefitte, ex-garde des Sceaux, et Valéry Giscard d'Estaing, ancien président de la République, ont indiqué au chef de l'Etat et aux collègues de Roland Dumas la porte de sortie que ce dernier devrait emprunter. Mis en examen dans le cadre de l'affaire Elf, le président du Conseil demeure silencieux. Mais d'autres «sages» commentent: «Ce n'est pas parce que Peyrefitte parle qu'on doit le suivre», disait l'un hier. «Ici, tout fonctionne normalement», ajoutait un autre. A l'Elysée comme à Matignon, c'est la discrétion qui prévaut.
Difficile de ne pas voir, dans la double démarche de Peyrefitte et de VGE, un objectif politique. Car les stratégies qu'ils proposent ne semblent guère conformes aux règles de fonctionnement du Conseil. Le premier a demandé samedi que les conseillers fassent grève et refusent de siéger afin que, faute de quorum, leurs délibérations soient impossibles: «Le président de la République, constatant que l'institution ne fonctionne pas se trouverait ["] dans le cas de lui donner un nouveau président», expliquait l'académicien dans le Monde de ce week-end. Les choses ne sont pas si simples: «Le Conseil doit remplir ses devoirs constitutionnels»,