Menu
Libération

Sursis pour l'«impôt le plus injuste». Le gouvernement repousse la réforme, contestée, de la taxe d'habitation.

Article réservé aux abonnés
publié le 10 novembre 1998 à 16h09

Retard à l'allumage ou enterrement discret? En repoussant au

printemps la réforme de la taxe d'habitation, «impôt le plus injuste du pays», selon l'expression consacrée par Dominique Strauss-Kahn, le gouvernement a semé le doute dans les esprits. Lionel Jospin avait donné son imprimatur au projet.

Municipales de 2001. Mais l'expérience Pacs a rappelé le gouvernement à la prudence: mieux valait temporiser plutôt que risquer une ­ nouvelle ­ rébellion parlementaire. Et celle-ci menaçait: par le truchement de Didier Migaud, rapporteur (PS) du budget à l'Assemblée, les élus ont fait savoir qu'il n'était pas question d'amorcer ce débat avant d'avoir en main des simulations concrètes ­ circonscription par circonscription ­ sur les conséquences financières du projet pour leurs concitoyens. Une requête compréhensible: la révision promise des bases locatives risque de secouer sévèrement une partie substantielle des 25 millions de contribuables concernés par la réforme" et ce, à la veille des municipales de 2001.

Equité. A priori, la majorité est pour la réforme de la taxe d'habitation. Affaire d'équité: aujourd'hui, l'occupant d'un appartement haussmannien, vétuste en 1970 (dernière révision des valeurs cadastrales) mais totalement réhabilité depuis, acquitte en effet une taxe d'habitation inférieure à l'occupant d'une HLM voisine, dont la modernité a trente ans" Toutefois, rectifier le tir est aussi politiquement correct que techniquement périlleux. La taxe d'habitation étant un impôt