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Libération

Le dernier tirailleur a décroché. Abdoulaye N'Diaye, 104 ans, est mort le 10 novembre au Sénégal.

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publié le 12 novembre 1998 à 16h24

Quatre-vingts ans plus tard, ce devait être hier son jour de gloire.

Trop tard. Abdoulaye N'Diaye n'a pas attendu l'hommage tardif de cette France qui l'avait enrôlé de force dans ce qu'il appelait la «guerre des Blancs». Le «dernier tirailleur sénégalais» de la Première Guerre mondiale s'est éteint mardi d'une crise cardiaque, à l'âge de 104 ans, dans son village de Thiowor, à 200 km au nord de Dakar, où se préparait une fête pour la remise de sa Légion d'honneur ce 11 Novembre par l'ambassadeur de France, André Lewin. Ce dernier s'est néanmoins rendu à Thiowor hier pour lui décerner cette décoration à titre posthume. Ce statut peu enviable de «dernier» survivant africain de la Grande Guerre avait valu à Abdoulaye N'Diaye une médiatisation aussi soudaine qu'éphémère. Notre correspondante l'avait ainsi rencontré il y a quelques jours dans sa case, et son reportage avait été publié dans Libération d'hier, avant que l'on apprenne son décès. Et que se tourne définitivement avec lui une page douloureuse de l'histoire franco-africaine.

La reine Elizabeth à Paris. Par ailleurs, la célébration de l'Armistice a été l'occasion, à Paris, d'une journée franco-britannique plaçant côte à côte pendant trois heures et demie Jacques Chirac et la reine Elizabeth II. Après avoir fleuri la statue de Georges Clemenceau, au bas des Champs-Elysées, ils ont inauguré une statue de Winston Churchill. Tout ne s'est pas aussi bien passé partout: à Vitrolles, ville dirigée par le FN, une échauffourée a o