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Libération

Le groupe PS, enfant gâté grognon.Les députés souhaiteraient être mieux encadrés et plus écoutés.

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publié le 12 novembre 1998 à 16h24

Mais qu'est-ce qu'ils ont, les députés socialistes? Ils ont tout

pour eux: la majorité, une droite si caricaturale (comme lors du débat sur le Pacs) qu'elle les ferait passer pour des acharnés de la réforme, et de très calmes traversées des marchés le week-end en circonscription, bien à l'abri de la popularité de Jospin.

Pourtant, il y a manifestement quelque chose qui cloche. Comme un sourd grognement dès qu'ils passent les grilles du Palais-Bourbon. Ils parlent de «flottement» dans le groupe. D'une «ambiance électrique», «nerveuse», «terne». «Si il y a un retour de flamme de l'opinion, ce sera carrément la débandade», pronostique un député. «C'est la droite qui devrait être mal à l'Assemblée; en attendant, la charge de la preuve est sur nous. Dès que la droite veut faire un coup et que le PC est flageolant, le dispositif est faible», constate Nicole Bricq, élue de Seine-et-Marne. Ambiance. Jean-Marc Ayrault a évoqué auprès de Lionel Jospin ce groupe qu'il préside. Mais à sa manière. Le député-maire de Nantes y retrouve de vieux épouvantails socialistes: Laurent Fabius, président de l'Assemblée, lui cherche des noises. En clair, Ayrault exhume la vieille lutte Fabius-Jospin, histoire d'obtenir la protection d'en haut. Car l'homme est vacillant. Depuis un mois, le climat s'est terriblement dégradé. Il y eut d'abord la journée ratée du Pacs, le 9 octobre, et son record d'absentéisme qui permit à la droite de gagner sur une motion de procédure. Elle s'est finie en d'obscurs règ