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Le traité d'Amsterdam au bon vouloir du RPR. Chirac, qui a négocié le traité, ne peut se permettre un désaveu de ses amis eurosceptiques. Avec Jospin, il doit les amadouer.

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publié le 12 novembre 1998 à 16h24

Attention, dossier ultratechnique, ultrasensible. Signé il y a un an

par le chef de l'Etat, défendu désormais par le Premier ministre et difficile à digérer par le RPR, le traité d'Amsterdam, conclu en juin 1997 entre les Quinze, est aujourd'hui l'objet d'une partie de billard à trois bandes. Avant toute chose, sa ratification doit passer par une révision de la Constitution. L'Assemblée nationale en discutera les 24 et 25 novembre. Le Sénat trois semaines plus tard. Et, si tout se passe bien, le Congrès entérinera à la mi-janvier à Versailles. L'Elysée comme Matignon ont besoin que cette modification constitutionnelle soit rapidement votée. Sur fond d'enjeux paradoxaux. Jacques Chirac doit éviter de trop heurter de front Philippe Séguin et l'aile antimaastrichtienne du RPR. Et c'est Lionel Jospin, contraint par Chirac de signer le traité d'Amsterdam quinze jours après sa prise de fonctions, qui se retrouve aujourd'hui dans l'obligation de trouver un terrain de compromis entre les sensibilités contradictoires de l'opposition. Jusque dans une certaine limite: si le texte est repoussé, la responsabilité en reviendra à la droite, menace déjà Matignon.

Elysée-Matignon, même combat Chirac est conscient des risques d'un tel camouflet, aux répercussions désastreuses sur le plan national et européen. Ces dernières semaines, le sénateur Maurice Ulrich, conseiller de l'Elysée, a rencontré à plusieurs reprises le député RPR de la Manche René André et Michel Barnier, président (RPR) de l