Les députés-maires de l'Assemblée nationale ont voté mais pas digéré
la réforme de la taxe professionnelle (TP) que leur a imposée Bercy. Le «Scud» dont rêvaient à haute voix certains parlementaires socialistes durant le débat budgétaire est désormais armé. Mardi, le groupe PS a approuvé à l'unanimité un amendement au code général des impôts présenté par Jean-Pierre Balligand, député-maire de Vervins (Aisne), et Edmond Hervé, député-maire de Rennes (Ille-et-Vilaine). Lundi, ce sera au tour de la commission des finances de reprendre le texte à son compte. Que dit-il? C'est très simple: si le cadeau fiscal accordé aux entreprises par Dominique Strauss-Kahn à travers la réforme de la TP se traduit par un manque à gagner pour les collectivités locales, elles feront trinquer les contribuables. Que ça plaise ou non au gouvernement.
Kamikazes. Les députés PS ne sont toutefois pas des kamikazes. Il leur était impossible de contester une réforme qui, à en croire le gouvernement, doperait la croissance et l'emploi. Depuis, ils ont déchanté: les simulations que leur a fournies après coup le ministère de l'Economie ne les ont pas convaincus des bienfaits supposés de la réforme. «On s'est sentis floués», confie l'un d'eux. De la méfiance à la contre-attaque, il n'y avait qu'un pas. Pour le franchir, les députés PS ont emprunté le chemin détourné de l'intercommunalité. Bien sûr, c'est empiéter là sur le terrain de prédilection de Jean-Pierre Chevènement. Mais l'hospitalisation du ministre