Il croyait franchir seul le Rubicon. Surprise, il est suivi. Quand
Arnaud Montebourg, député socialiste de Saône-et-Loire et avocat de formation, demande publiquement à Roland Dumas de démissionner de la présidence du Conseil constitutionnel, il avance en terrain miné: hormis François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, qui a suggéré aux «sages» de la rue Montpensier de «prendre leurs responsabilités», il est le seul membre de la majorité à exiger le départ du cinquième personnage de l'Etat. Hier encore, le PCF a volé au secours de l'ancien ministre des Affaires étrangères. Robert Hue, mis en examen dans une affaire de financement de parti politique, a rappelé «le principe de la présomption d'innocence, qu'il faut absolument respecter». Le leader communiste a néanmoins souhaité «une procédure accélérée de la justice pour trancher, pour savoir si [Roland Dumas] est innocent ou non».
«Nous avons quitté la zone du doute», écrit Arnaud Montebourg dans le Monde daté du 12 novembre. «Partez, si vous êtes toujours socialiste», clame le titre de sa tribune. L'affaire Roland Dumas, mis en examen dans la cadre de l'affaire Elf, enquiquine les députés socialistes. Certains, sous couvert d'anonymat, se contrefichent de l'affaire: «Ce n'est pas de cela dont me parlent mes électeurs», assure un député PS. Mais d'autres, qui font partie de cette génération d'élus socialistes entrée au Palais-Bourbon par la grâce de la dissolution de 1997, sont prêts à régler des comptes: «Le ma