Nouméa de notre correspondante
Il a suffi de quatre jours pour que se fracture la belle image des accords de Nouméa, celle d'un destin partagé, pour au moins quinze ans, entre les partisans de l'indépendance et les défenseurs d'une Calédonie française. Dimanche, le résultat du référendum était sans appel près de 72% des électeurs se sont prononcés en faveur du compromis conclu en avril entre les deux parties. Mais, hier, les indépendantistes du FLNKS ont refusé l'avant-projet de la loi organique qui précise, dans le détail, le contenu de ces accords. Dérapage. Au Congrès du territoire, les élus du RPCR, majoritaires, se sont offusqués à grands cris de l'abstention des indépendantistes, «la parole kanake semble avoir été oubliée!». Ils savent pourtant que le FLNKS, en septembre, avait déjà refusé de signer cet avant-projet, qui ne respectait pas «l'esprit et la lettre» des accords de Nouméa. Paul Neaoutyine, qui faisait partie des négociateurs indépendantistes, avait envoyé un courrier au gouvernement pour le prévenir des risques de dérapage. «Nous avons sans doute eu tort de ne pas exposer publiquement nos divergences, explique un responsable de l'Union calédonienne (principal parti indépendantiste). Mais notre but était, avant tout, de franchir le cap du référendum et nous avons aidé le RPCR à convaincre les Européens. Son patron, Jacques Lafleur, nous l'avait demandé.» «Nous avons joué le jeu ensemble!, renchérit Roch Wamytan, le président du FLNKS, mais on a toujours di