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Libération

Plus t'es riche, plus tu roules vite.

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Une étude, relayée par des spots radio, épingle l'attitude des automobilistes.
publié le 13 novembre 1998 à 16h26

Pas de littérature dans ce Sartre-là. Le sigle n'est que celui du Social Attitudes to road traffic risk in Europe (1), un programme qui réunit les organismes de Sécurité routière des Quinze. L'organisme se livre toutefois à des travaux d'écriture et vient de publier son nouveau rapport. Point noir. L'ouvrage contient quelques points positifs comme la ceinture de sécurité, bouclée systématiquement par une très large partie des conducteurs européens, ou encore la bonne prise de conscience des dangers de l'alcool au volant. Tout irait pour le mieux au royaume automobile s'il n'y avait ce gros point noir qui, non seulement subsiste depuis des années, mais s'est intensifié depuis le dernier rapport Sartre en 1993: la vitesse, sa banalisation et son acceptation par tous.

Les auteurs ont classifié la fougue des conducteurs selon leurs catégories socioprofessionnelles. Et si certaines évidences perdurent ­ les cadres dynamiques roulent plus vite que les retraités ­, d'autres données sont plus surprenantes. Ainsi, les professions dites intellectuelles (médecins, enseignants, journalistes) montrent elles aussi une certaine propension à la conduite rapide, et la seule différence avec les cadres et chefs d'entreprise tient à leur marque de voiture préférée. Saab, Mercedes et Audi l'emportent chez les intellectuels, alors que les BMW ont le suffrage des managers. Qu'est-ce qui sépare ces modèles? Juste une question d'image, pour des performances et des prix équivalents. Les uns et les aut