Elisabeth Guigou a fait adopter son budget en comité restreint et
dans une ambiance reposante, vendredi à l'Assemblée. La garde des Sceaux était tout ouïe pour écouter le rapporteur de la commission des finances, le RPR Patrick Devedjian, l'un de ses opposants les plus coriaces lors du débat sur le Pacs, lui tresser des couronnes. «Votre budget est tout à fait correct financièrement», a-t-il estimé, déplorant pourtant l'allongement des délais de jugement, la trop lente modernisation de la justice, le tribunal de Paris qui explose par manque de superficie" Philippe Houillon (DL, Val-d'Oise) a reconnu que la Justice était la mieux servie après la Ville et l'Environnement: 26 milliards, soit une progression de 5,6% par rapport à 1998 et un effort sans précédent de créations de postes de magistrats (140). Les représentants de l'opposition ont tout de même voté contre, car la justice reste «trop longue, trop complexe, trop chère» (Philippe Houillon), que la politique d'Elisabeth Guigou «ne répond pas aux besoins de sécurité des Français» (Jean-Luc Warsmann, RPR, Ardennes). L'orateur de l'UDF Jean-Louis Borloo, avocat spécialisé dans les faillites, s'est illustré en défendant les actuels tribunaux de commerce et en regrettant que le budget de la justice ne soit pas" doublé. Regrets. Si ce budget a été jugé «exemplaire» par Georges Hage (PCF, Nord), voire «lumineux» selon l'expression d'André Vallini (PS, Isère), visiblement emballé par la garde des Sceaux, les deux représentants