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Libération

Jospin: new deal de gauche pour la culture en Europe.Catalogue de bonnes intentions, samedi à l'Unesco.

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publié le 16 novembre 1998 à 14h19

Entendant le mot culture, samedi à l'Unesco, Lionel Jospin a dégainé

un discours programme destiné à faire de la France l'initiatrice d'un new deal culturel dans une Europe presque rose horizon. Le fait que «les forces de gauche sont aujourd'hui majoritaires dans l'Union européenne ["] nous confère une responsabilité particulière», a dit le Premier ministre à l'issue d'une rencontre sur l'Europe et la culture, organisée par la fondation Jean Jaurès, présidée par Pierre Mauroy. Mais, après avoir fait remarquer que la France en tenait toujours pour le principe de l'exception culturelle et s'était dégagée de l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI), Lionel Jospin a surtout cultivé les bonnes intentions.

Il a ainsi plaidé pour «une augmentation significative des crédits communautaires, actuellement dérisoires, pour les programmes culturels», pour le développement du multilinguisme et une «restructuration des industries nationales du cinéma dans le cadre européen». Il n'a pas négligé au passage de protester contre la dérive d'une mondialisation qui tendrait à assimiler «les oeuvres de l'esprit à des marchandises comme les autres», ni à stigmatiser à mots couverts les mairies Front national, en faisant remarquer que «là où s'installe nationalement et localement un pouvoir autoritaire, la culture est toujours prise pour cible». Ode vibrante également à la liberté de création en dehors des contraintes politiques: «Nous voulons réaffirmer avec force que la culture est légitime