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Libération

Rhône-Alpes bloque, le terrain trinqueAu conseil régional, la politique de la Ville se trouve sans budget.

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par Valérie BERANGER
publié le 16 novembre 1998 à 14h19

«C'est le monde à l'envers!» Dans son bureau de la banlieue de

Givors, au sud-est de Lyon, Dominique Vigne, directeur d'une mission locale, ne sait plus à qui s'adresser pour demander des financements. Après la culture, les universités, c'est aujourd'hui la politique de la ville qui souffre en Rhône-Alpes. Depuis la réélection du président du conseil régional Charles Millon grâce aux voix du Front national, le budget «politique de la ville», déjà différé en juillet, est toujours bloqué. Le 23 octobre, en session plénière du conseil, les élus d'extrême droite et de la gauche plurielle ont voté contre les crédits proposés par Charles Millon, alors que les élus de la «droite républicaine» s'abstenaient. Pour les gens de terrain, c'est l'incompréhension: «Je n'attendais rien des élus frontistes, mais je regrette que le PS et les Verts refusent toutes les propositions en bloc», affirme Dominique Vigne, dont l'association Mifiva met des jeunes en contact avec des entreprises.

Stand-by. Conséquence de ce blocage politique: plus d'une centaine de missions locales, d'associations et d'entreprises d'insertion de Rhône-Alpes ne bénéficient plus du financement de la région. «Nous nous retrouvons avec un exercice budgétaire déficitaire et un licenciement», assure la directrice de l'association Réussir l'insertion à Bron (RIB), qui tente de développer des contacts avec des employeurs. «Nous ne pouvons plus répondre aux nouvelles demandes d'insertion à cause du manque de personnel», relève