Le destin politique de Jean-Marie Le Pen est suspendu à l'arrêt que
doit rendre aujourd'hui à 14 heures la cour d'appel de Versailles. Le président du FN avait été condamné en avril à deux ans d'inéligibilité et trois mois de prison avec sursis pour avoir agressé une candidate PS à Mantes-la-Jolie (Yvelines) en mai 1997. Une peine dont l'avocat général a réclamé le confirmation lors de l'audience d'appel, le 29 septembre.
Enjeu 2002. Dans l'attente du jugement, les principaux responsables du FN sont dans les starting-blocks, guettant la réaction de leur chef. A peine la décision rendue, Le Pen, qui assiste à la session du Parlement européen à Strasbourg, rentrera au siège du FN, à Saint-Cloud. Il devrait alors dévoiler son dispositif de contre-attaque. L'enjeu est de taille. Si son inéligibilité est confirmée, Le Pen serait contraint de renoncer à mener la liste frontiste aux élections européennes de juin 1999. Depuis quatre mois, le leader d'extrême droite, qui entretient le suspense, n'a avancé qu'un nom pour le suppléer, celui de son épouse, Jany. Une perspective insupportable pour Bruno Mégret, qui s'est mis sur les rangs et réclame un «vote des instances» pour trancher.
Au vu des remous provoqués au sein du parti par son penchant pour la «préférence familiale», Le Pen pourrait changer son fusil d'épaule. Les mégrétistes, qui n'ont de cesse de dénoncer la «dérive monégasque» du président du FN, se rassurent depuis quelques semaines en l'entendant, lors des réunions interne