Au moment ou l'Association des maires de France ouvre son 81e
congrès sur le thème du «lien social», une étude de l'Odas (1) publiée pour l'occasion viendra conforter le ras-le-bol de certains maires à poursuivre dans la fonction. Cent quatre d'entre eux ou leurs adjoints en charge du social, tous élus des 900 communes française comptant plus de 10 000 habitants, y décortiquent leurs quotidiens.
Leur désenchantement est d'autant plus préoccupant qu'ils représentent cette frange d'élus de terrain qui disposent d'outils et d'argent pour faire face à la montée de l'exclusion. Qu'aurait donné la même enquête auprès des 35 000 autres communes, celles qui ont moins de 10 000 habitants, qui ne peuvent mener la moindre action sociale?
Défiance. Plusieurs tendances mettent en évidence le malaise actuel et ses contradictions. Plus de la moitié des maires affirment dans cette enquête qu'ils souhaitent assumer le pilotage de la politique de l'emploi manifestant là leur défiance à l'égard des politiques publiques aux échelons nationaux et régionaux. Mais, en 1995, 47% avaient mis en place un plan d'insertion par l'économie, pourtant dans leur compétence. Pire, en septembre 1998, soit onze mois après la mise en route du programme gouvernemental, seuls 12 500 emplois-jeunes avaient été créés par les communes.
L'Odas aboutit à deux constats. D'abord, que les maires ont vu venir de nouvelles populations d'exclus qui plombent les finances locales et modifient les enjeux. Ainsi, seulement au c