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Libération

«Si on reste un gestionnaire, il n'y a plus qu'à se flinguer». Pour combattre «l'égoïsme», le maire de Kingersheim allie initiatives et pédagogie.

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publié le 17 novembre 1998 à 14h29

Kingersheim, envoyée spéciale.

Debout, micro à la main, Jo Spiegel fait, ce soir de septembre, face à plusieurs centaines de ses administrés. Le maire socialiste de Kingersheim (Haut-Rhin, 12 000 habitants), houspille, harangue, sermonne. Au contribuable qui rouspète contre le montant des impôts locaux, il réplique: «Je ne peux pas vous annoncer de pause fiscale.» Il le sait bien, le maire, que la fiscalité a augmenté de 70% depuis son élection, il y a neuf ans: «C'est le prix de l'amélioration de la qualité de la vie à Kingersheim.»

Au propriétaire paisible d'un quartier pavillonnaire qui rechigne devant la perspective de construction de logements locatifs, Jo Spiegel essaye d'expliquer que c'est pour son bien: «Il le faut, pour retenir les jeunes à Kingersheim. Sinon, ils partent, et la ville vieillit.» Il ajoute que c'est aussi une obligation légale: «Si on ne construit pas 40 logements locatifs sur trois ans, on devra payer 1 million de francs d'amende chaque année.» Quand arrive l'incontournable chapitre sécurité, Jo Spiegel mêle aux propos qui plaisent à l'auditoire («Le droit de vivre en sécurité fait partie des éléments fondateurs de la République», «il n'est pas normal qu'il s'écoule autant de temps entre le délit et la sanction»), un brin de morale aux parents «qui ont démissionné de leur rôle d'éducateur et attendent tout de la collectivité publique».

Questionnaire. La population de Kingersheim vient de se prendre un cours d'éducation civique un peu musclé ­ lui-mêm