Lionel Jospin a annoncé hier la fin du gel de la fermeture des
services publics en milieu rural. La politique d'aménagement du territoire ne doit «pas se traduire par le statu quo en matière d'implantation des services publics. Elle doit tenir compte des mouvements de population et suppose une plus grande coordination entre les acteurs publics», a déclaré le Premier ministre devant l'Association des maires de France. Le gouvernement «arrêtera dans les prochains mois un dispositif coordonné de pilotage». Compte tenu de la carte électorale française, qui accorde une large place aux circonscriptions rurales, le sujet est politiquement sensible. En mai 1993, Edouard Balladur avait décidé d'un moratoire sur la fermeture des postes, gendarmeries, écoles, etc. Décidé au nom de l'égalité devant le service public, ce gel avait été, depuis, renouvelé plusieurs fois. Il a permis de mettre un coup d'arrêt à la dévitalisation des campagnes, mais, dans la durée, ce moratoire est intenable. Il fige la situation, alors que les populations et les besoins se déplacent sans cesse. La «sortie» du gel est donc un projet aussi vieux que le gel lui-même. La loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire du 5 février 1995 avait commencé à la préparer. Il y a un an, à l'Assemblée nationale, Dominique Voynet, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, avait déclaré que cette sortie ne «pourrait se faire que lorsque des engagements précis et concertés exister