Menu
Libération

L'ultime exil de Jacques Médecin. L'ancien maire de Nice est mort hier en Uruguay.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 novembre 1998 à 14h32

Qui a dit: «Je suis d'accord à 99% avec le Front national»? Ou

encore: «Je ne connais pas un israélite qui refuse un cadeau qu'on lui offre, même si le cadeau ne lui plaît pas»? Jacques Médecin. C'était en avril 1990, cinq mois avant que l'ancien maire de Nice ne s'enfuie à Punta del Este en Uruguay pour échapper à la justice. Et quatre ans avant qu'il ne soit extradé, jugé et condamné à deux ans de prison ferme par la cour de Grenoble pour détournement de fonds et corruption. Sa peine purgée, le monarque déchu était reparti dans sa splendide villa sud-américaine estimée à 2 millions de dollars. Il est décédé, hier, à 70 ans dans le principal établissement hospitalier privé de Punta del Este, après avoir fait neuf arrêts cardiaques.

Il se disait descendre des comtes de Médicis. En fait, il n'avait eu qu'à succéder, en décembre 1965, à son père Jean qui avait régné sans partage sur Nice pendant trente-cinq ans. Et lui avait chauffé la place, qu'il occupera pendant un quart de siècle grâce à un réseau de clientélisme sans pareil. «J'ai l'avantage sur mes adversaires d'avoir serré la main au moins une fois à tous mes électeurs», se plaira à dire ce noceur qui, jusque-là, avait tâté un peu de droit et fréquenté, grâce à son géniteur, quelques cabinets ministériels, avant de se lancer dans le journalisme. En 1961, il est élu conseiller général des Alpes-Maritimes avant d'en devenir le parrain tonitruant à partir de 1973. Député depuis 1967, il est alors d'un antigaullisme et d'un