Il secoue Mme le maire.
Mantes-la-Jolie, 30 mai 1997. Le Pen est venu soutenir sa fille en campagne électorale. Sa voiture s'arrête au milieu d'un groupe d'opposants au Front national et sort. Les coups volent, les injures fusent. Une femme regarde la scène. Annette Peulvast-Bergeal, 49 ans, maire PS de Mantes-la-Ville, porte son écharpe tricolore. Le Pen la voit. Il s'approche d'elle, l'agrippe par le corsage, la secoue et hurle: «On en a marre d'être insulté, on en a marre d'être agressé.» L'élue s'écroule en pleurs. Il vient de commettre le premier des trois délits reprochés: «violences sur personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions».
Il frappe un instituteur Deux minutes après, à grandes enjambées sur le trottoir, furax. Le Pen veut rejoindre sa fille, les commerçants. Il veut faire sa campagne. Les cris redoublent: «Le Pen, fasciste, assassin.» Une voix, juste à côté de lui: «Retournez à Saint-Cloud dans votre résidence de milliardaire et laissez le Mantois à la gauche.» C'est celle de Claude Brunet, 47 ans, instituteur, maire socialiste d'Issou (Yvelines). Le Pen s'arrête, revient sur ses pas.Bagarre générale. Le Pen prend appui sur deux de ses gardes du corps pour lancer un grand coup de pied dans les testicules de l'instituteur. Il commet son deuxième délit: «violences légères».
Il traite un jeune de «pédé»
Il «virevolte», comme dit Le Pen. Pierre-Alexandre Lasri, 19 ans, a lâché ses révisions du bac pour descendre dans la rue et ne quit