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Libération

Un budget 1998 bouclé comme un cadeau de Noël. Le gouvernement dégage une cagnotte de 14 milliards.

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publié le 18 novembre 1998 à 14h29

C'est avec une facilité déconcertante, aux regards des critiques que

formulait l'opposition à l'automne 1997, que le gouvernement Jospin va boucler l'exercice budgétaire 1998. Le collectif budgétaire que Dominique Strauss-Kahn présente ce matin en Conseil des ministres officialise ce dont personne ne doutait plus: non seulement le gouvernement a respecté mais il a amélioré l'équilibre initial de la loi de finances. Original: d'habitude, on racle les fonds de tiroir pour joindre les deux bouts du budget; cette fois, on dispose d'une rallonge inespérée de 14 milliards. Et ce qui, autrefois, eût été l'objet de communiqués de victoire passe presque inaperçu: les déficits seront ramenés fin 1998 à 2,9% du PIB, en deça du seuil des 3% imposés par Maastricht. La France est qualifié pour l'Union monétaire européenne. Le contraire eût étonné.

Il y a plus intéressant. Dopé par le dynamisme de la consommation intérieure, les recettes fiscales sont rentrées à flot dans les caisses de l'Etat. Au contraire de ses prédécesseurs, le ministre de l'Economie peut donc faire apparaître une cagnotte de 13,9 milliards de francs (dont 11 milliards de plus-values fiscales tirées de la TVA) non budgétisée l'an passé. Que fallait-il en faire? L'affecter intégralement au déficit budgétaire aurait eu un avant-goût de rigueur peu susceptible de soutenir le moral des Français ­ et de satisfaire la gauche plurielle. Mais initier des crédits nouveaux risquait de charger un peu plus la barque des dépenses pu