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Libération

Voynet paie pour Cohn-Bendit. A l'Assemblée, Jospin a fustigé la prise de position des Verts sur les sans-papiers.

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publié le 18 novembre 1998 à 14h31

Ca y est, Lionel Jospin a une nouvelle tête de Turc: Dany le Vert,

et son aura médiatique. Faut-il qu'il ait ruminé tout le week-end contre ce revenant, qui lui donne des leçons de générosité depuis la tribune du congrès des Verts et qui, ensuite, fait la une des journaux, pour que le Premier ministre ait eu besoin, hier à l'Assemblée nationale, de marteler un niet catégorique à une nouvelle vague de régularisation des sans-papiers. Avec son didactisme à la hache, il a réaffirmé sa ligne. «Il faut bien comprendre que prendre une attitude qui consisterait à faire passer le message que tout immigré arrivé en situation irrégulière pourrait être régularisé serait un appel d'air formidable et donc une attitude totalement irresponsable.» Naturellement, c'est Dominique Voynet qui a pris.

Assise sur les bancs du gouvernement pour la séance de questions d'actualité, elle a rentré les épaules et rangé son sourire. Elle a écouté le Premier ministre expliquer, sans jamais la nommer, que ses déclarations de l'avant-veille «n'étaient pas nécessaires». Dans son dos, les députés socialistes étaient ravis. Dimanche, la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement avait affirmé qu'elle ne cesserait jamais de réclamer un changement de la politique du gouvernement, et ce, quel que soit l'inconfort de sa position sur le sujet. Rien, en somme, qu'elle n'ait déjà dit. Lionel Jospin pouvait l'encaisser, comme le passage obligé d'un leader politique devant le congrès de son mouvement