Le porte-avions Charles-de-Gaulle, en construction à Brest, a encore de sérieux ennuis avec son système de propulsion nucléaire. Lors des essais de ses deux chaufferies, en août, «le débit de neutrons rapides a été cinq à dix fois plus important que prévu», a reconnu, mardi, le directeur du programme, Xavier Lebacq. Là où on attendait un rayonnement de 1 microsievert par heure, les capteurs en ont enregistré jusqu'à 10, alors que la norme en vigueur n'en autorise que 2,5. Faute de moyens de simulation, ces résultats n'ont «rien d'inhabituel pour une tête de série», garantit Benoît Sachet, de Technicatome, le constructeur de ces réacteurs. Pourtant, pas question de plaisanter avec les rayonnements. En dépit de ses 260 mètres de long, la place est rare à bord du porte-avions. La «zone publique», celle où tous les marins peuvent se rendre sans précaution particulière, est parfois à quatre mètres du réacteur nucléaire" Du plomb, du bois. La radioprotection du Charles-de-Gaulle n'est donc toujours pas «validée», indique la Délégation générale pour l'armement. En matière de sûreté nucléaire, la Marine nationale doit en effet appliquer les mêmes règles que l'industrie civile. Ce sont les normes de la Commission internationale de protection radiologique, dites CIPR 60, auxquelles la France devra se conformer à partir de mai 2000. Autour du réacteur et du générateur de vapeur, il faut rajouter diverses protections à base de billes de polyéthylène, de plomb et même de bois de hêtre bo
Fuite de neutrons sur le Charles-de-Gaulle
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publié le 19 novembre 1998 à 14h39
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