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Libération

Le Medef crie au loup. Les syndicats aussi critiquent les propositions Aubry.

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publié le 19 novembre 1998 à 14h36

La possibilité de mettre à contribution les entreprises qui

recourent de manière trop systématique aux contrats à durée déterminée ou aux intérimaires, hérissent fortement les responsables du Medef (ex-CNPF). «C'est le prototype même de la fausse bonne idée», estime Georges Jollès, le président de la commission des affaires sociales de l'organisation patronale. «Les CDD augmentent dans l'ensemble des pays en voie de développement. Ils permettent de répondre au mieux à une demande volatile et de lisser les pointes d'activité dans l'industrie. Ils ont permis de participer à la lutte contre le chômage. Augmenter d'une quelconque façon leur coût serait forcément contre-productif pour l'emploi», met-il en garde en attendant de voir quelles seront les propositions que Martine Aubry mettra sur la table lors de la consultation des partenaires sociaux. «Si aujourd'hui le nombre de CDD gonfle, c'est qu'ils répondent au mieux aux inquiétudes des chefs d'entreprise face à la mise en place des 35 heures et aux incertitudes qui pèsent sur la conjoncture économique.» D'autres responsables du Medef, plus ironiques, ne se privent pas de souligner qu'«après avoir renoncé à une réforme des licenciements, il fallait bien donner des gages aux organisations syndicales» (Libération du 18 novembre).

La CFDT, de son côté, s'inquiète «du manque de cohérence de toutes ces annonces. Presque chaque jour, on présente de nouvelles mesures sans que leur cohérence entre elles soit forcément très visible». For