Ce n'est pas une révolte mais une grogne de moins en moins contenue.
Les députés de la majorité sont au bord de la surdose législative. Leur lassitude actuelle ne provient pas tant de l'appétit réformateur du gouvernement qu'ils approuvent que du sentiment de ne pas maîtriser un calendrier surchargé ou de gaspiller du temps avec les méthodes de travail jugées «inadaptées» de l'Assemblée nationale. «Tant de textes, avec tant de contenu en si peu de temps, ce n'est pas raisonnable. Et puis pourquoi faut-il légiférer sur la sécurité routière alors que, pour ce type de sujet, il suffirait de réglementer? A quoi cela sert-il de débattre plus d'un mois sur le budget pour n'en bouger au final seulement qu'un dix-millième?», interroge Guy Hascoët, chef de file des Verts au Palais-Bourbon. Toilettage. «Ce n'est pas tant un problème d'agenda que d'organisation du travail, souligne Philippe Vuilque (PS, Ardennes). D'accord pour légiférer, cela signifie que les choses bougent et que nous tenons nos engagements de campagne. Mais il est aujourd'hui nécessaire de toiletter le règlement de l'Assemblée pour lutter contre l'obstruction ou pour revoir le fonctionnement des commissions. Il faut par ailleurs revenir à l'esprit de la session unique, qui prévoit des travaux parlementaires concentrés les mardis, mercredis et jeudis.» Pari perdu. A l'ouverture de la session, en octobre, le gouvernement avait recensé quelque 80 textes en attente: projets de loi, textes en navette avec le Sénat,