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Libération

Ministre cherche emplois à durée indéterminée. Martine Aubry veut stopper l'explosion des contrats précaires, CDD et intérim.

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publié le 19 novembre 1998 à 14h36

Le Medef pourra encore s'échauffer sur le côté maîtresse d'école de

Martine Aubry: les mauvais points vont pleuvoir sur les patrons qui portent des bonnets d'âne. Dans l'esprit du gouvernement Jospin, il existe en effet des entreprises «vertueuses», et d'autres pas. Des contrats de travail «normaux» et d'autres qui ne le sont pas. Une précarité tolérée et une autre qui ne le sera plus. Bref: les entreprises qui abusent des contrats de travail précaire (CDD et intérim) en paieront le prix, à travers une nouvelle «contribution» financière. Celles qui dépassent la barre des 10% de précaires dans leurs effectifs sont visées et priées de «mieux traiter leur problème de saisonnalité». «Moralisation». Cette annonce, faite hier par la ministre de l'Emploi, se situe en droite ligne dans la croisade de «moralisation» chère à Lionel Jospin, qu'il s'agisse de la vie publique, de politique ou de la sphère économique. Et elle constitue, avant tout, un message explicite à destination des militants de gauche, alors que les plans sociaux d'entreprises connues (Levi's, Seita, Thomson-CSF) se multiplient. Il s'agit d'atténuer la déception provoquée par l'abandon de la promesse du gouvernement d'intervenir par voie législative sur les licenciements (Libération d'hier); tout en donnant un peu de grain à moudre au «nouveau pacte social dans les entreprises» proposé par le PS, qui réunit sa première convention depuis l'arrivée au pouvoir de Jospin, ce week-end, à Paris. Constat préoccupant. Hier,