«Une étape capitale est franchie», a déclaré hier la garde des
Sceaux, après que les sénateurs eurent adopté sa réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Ajoutant: «La réforme de la justice avance.» Son optimisme tranche avec la grogne de certains qui, dans son camp, trouvent que les choses traînent. Ainsi, le texte sur la présomption d'innocence et la détention provisoire devait être examiné les 8 et 9 décembre par les députés. Mais c'est la parité hommes-femmes qui le remplace. Et au ministère de la Justice, on parle de fin mars pour une première lecture à l'Assemblée. De plus, le projet présenté par Elisabeth Guigou n'a pas remporté un franc succès. Chez les magistrats d'abord. Mais surtout chez ses amis socialistes. La semaine dernière, au bureau national du PS, Adeline Hazan, secrétaire nationale chargée des questions de société, a regretté, devant la ministre, la modestie d'un texte très attendu à gauche. Elle a par exemple souhaité que la présence de l'avocat en garde à vue soit étendue. Et elle a déploré que le juge de la détention, remplaçant le juge d'instruction pour décider d'une incarcération provisoire, décide seul. Alors qu'une vraie réforme devrait, selon elle, instaurer la collégialité des juges de la détention. L'appel aux assises. De même, la responsable socialiste s'est interrogée sur la réforme, enterrée, d'un appel des verdicts de cour d'assises. Après son intervention, «les poids lourds du PS sont montés au créneau pour dire la même ch