Les yeux inquiets des collaborateurs comptent et recomptent les
forces en présence. Par petites grappes, les députés affluent dans l'hémicycle: huit à droite, quatre à gauche; des libéraux en planque non loin de là surgissent en bande, tandis que deux députés communistes se ruent sur leur pupitre après une ascension des travées au pas de charge.
Il y a bien eu le feu, de nouveau, hier matin à l'Assemblée nationale, dans les groupes de la majorité, lors de l'examen de la réforme du mode de scrutin et du fonctionnement des conseils régionaux. Un incendie attisé par un vent de panique qui, l'espace de quelques minutes, a laissé croire à un remake du vendredi 9 octobre, jour où la gauche fut mise en minorité sur le Pacs, faute d'avoir mobilisé ses troupes. Finalement, le foyer a été circonscrit par un afflux massif et in extremis de députés-pompiers de gauche. Mais le coup de chaud d'hier est symptomatique de la lassitude dont souffrent les députés de la majorité (Libération de jeudi) face à un calendrier parlementaire surchargé, des débats souvent «saucissonnés», des textes pas assez préparés et des méthodes de travail jugées «inadaptées».
«Embrouille». La réforme du mode de scrutin et du fonctionnement des conseils régionaux dont l'examen devait s'achever dans la nuit est pourtant un texte au contenu éminemment politique. La droite avait prévenu qu'elle ne serait pas inerte. Elle a donc tenté de réitérer son coup du Pacs, en défendant une exception d'irrecevabilité et en mobi