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Libération

Mitterrand divise encore les rangs du PS.Pour Rocard, il «n'était pas un honnête homme». Verte réplique de Charasse.

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publié le 20 novembre 1998 à 14h46

Dans un entretien publié par la Revue du droit public, l'ancien

Premier ministre Michel Rocard affirme avoir entretenu «des relations exécrables» avec l'ancien président de la République, et estime que son «vrai problème, c'était que Mitterrand n'était pas un honnête homme». «Ma religion était assez faite sur les attitudes politiques et financières, non seulement du Président, mais aussi de l'essentiel de son entourage proche», explique Michel Rocard. En acceptant le poste de Premier ministre en 1988, il savait, ajoute-t-il, que «ce ne serait pas facile», mais qu'il aurait «une fonction de protection de [son] pays devant certaines orientations ou dérives possibles». Il ajoute qu'il a émis des réserves sur la nomination de Roland Dumas au Quai d'Orsay: «Etes-vous sûr, monsieur le Président, qu'aux Affaires étrangères on ait besoin de quelqu'un d'aussi discuté?», a-t-il demandé à Mitterrand, en précisant qu'il s'est «rapidement fait envoyer dans [ses] "22 mètres». «Mitterrand m'avait nommé pour que je m'effondre», ajoute Rocard.

Aussitôt ses propos connus, Rocard s'est attiré de vertes répliques de cet «entourage proche» de l'ancien président, dernier carré des défenseurs de sa mémoire. Premier à dégainer, Jack Lang, pour qui l'ex-premier ministre «a manifestement pété les plombs. J'ai de la peine pour lui.» Petit-neveu de Mitterrand, Jérôme Lambert, député de Charente, a parlé d'«esprit confus»: «Calomnier un homme est un aveu de faiblesse dans le débat politique. Calomnier la