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Libération

Un coup de pub inespéré.

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publié le 20 novembre 1998 à 14h41

Les socialistes n'ont pas senti venir le coup. Ou ont pour le moins

sous-estimé Nicolas Sarkozy. Le secrétaire général du RPR, qui défend aujourd'hui à l'Assemblée nationale sa proposition de loi constitutionnelle sur la non-rétroactivité fiscale, a eu toute latitude pour faire d'un non-événement un sujet de polémique gênant pour la gauche. Son texte n'a rien de révolutionnaire: il vise tout au plus à empêcher l'Etat de supprimer des avantages fiscaux accordés pour une durée inférieure ou égale à cinq ans. Le week-end dernier, Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie, a réglé son compte à une proposition «au mieux inutile, au pire dangereuse». Inutile, parce que, contrairement à ce que prétend Sarkozy, «elle n'empêcherait nullement de modifier des avantages tels que l'exonération totale de droits de succession dont bénéficiait l'assurance vie, puisque cet avantage n'est pas limité dans le temps». Dangereuse, car «elle interdirait toute évolution du droit» et pourrait entraîner une «instabilité juridique, le législateur étant conduit à limiter dans le temps les avantages fiscaux qu'il institue».

Les socialistes ont laissé la commission des lois de l'Assemblée adopter ce texte qui serait de toute façon venu en séance aujourd'hui. En revanche, ils ont décidé de boycotter son examen et d'attendre le vote de mercredi en séance pour le retoquer. Du coup, Sarkozy a pu crier victoire et faire l'amalgame avec le faux pas de la gauche sur le Pacs. Au passage, il s'offre un double