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Libération

Le scrutin change, la droite blêmit. La réforme des conseils régionaux a été adoptée vendredi.

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publié le 21 novembre 1998 à 14h48

Les députés ont adopté, vendredi matin, la réforme du mode de

scrutin et du fonctionnement des conseils régionaux. Tout au long du débat, la droite a accusé le PS de chercher à instrumentaliser le FN. Avec «ce mode de scrutin inique, vous nous laissez le choix entre l'alliance interdite avec le Front national ou un échec durable dans les 22 régions françaises», a lancé à la tribune Pascal Clément (UDF, Loire). Sur le papier, la nouvelle loi électorale est effectivement très pénalisante pour l'opposition républicaine. Elle prévoit ­ à l'échelon de la circonscription régionale ­ un scrutin proportionnel à deux tours qui permet à une liste recueillant 5% des suffrages exprimés de se maintenir au second tour. Une prime de 25% des sièges est ensuite attribuée à la liste arrivée en tête, le reste étant réparti à la proportionnelle. Du coup, explique la droite, par le jeu des alliances et en l'état actuel des rapports de force du pays, la gauche plurielle serait en mesure de diriger la quasi-totalité des régions françaises. Pour espérer conserver leurs positions, RPR-UDF-DL seraient contraints de s'allier avec les lepénistes. N'étant jamais parvenue à réformer le mode de scrutin régional lorsqu'elle était aux affaires, la droite l'avait mauvaise, avec un texte qui, selon elle, «va éviter durablement l'alternative de la droite démocratique, sauf à conclure des accords interdits». Réforme ou pas, quatre actuels présidents de région de droite n'ont pas eu besoin d'être beaucoup pouss