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Libération

Social-doutes chez les militants socialistes. A Marseille, même les 35 heures suscitent la méfiance des vieux routiers du parti.

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publié le 21 novembre 1998 à 14h48

Après un an et demi d'abstinence, le PS renoue avec sa pratique des

conventions nationales, brain-stormings destinés à étayer la doctrine socialiste. Au menu des rencontres de ce week-end, à Paris: «Quelle entreprise, pour quelle société?» Entérinant le pragmatisme de Lionel Jospin sur les privatisations, le texte préparatoire met l'accent sur les «droits nouveaux» pour les salariés et les syndicats, et sur la précarité, proposant le renchérissement des heures supplémentaires et le rétablissement partiel de l'autorisation administrative de licenciement. Alors que le gouvernement vient d'annoncer qu'il renonçait à légiférer sur ce dernier point, le discours du Premier ministre, dimanche, pourrait être l'occasion d'une explication entre socialistes.

Marseille, envoyé spécial.

Ils sont une petite dizaine, sagement rangés en fer à cheval dans une salle de réunion au siège de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, dans le centre de Marseille. C'est Henri Jibrayel, délégué fédéral aux entreprises, qui fait les présentations: «Voici la section socialiste des organismes sociaux.» En fait, il s'agirait plutôt d'une délégation, puisque cette section réclame 50 adhérents des caisses d'assurance maladie, de l'Urssaf et de la caisse d'allocations familiales. Leur porte-drapeau, c'est Maggy Leonetti, la secrétaire de la section, conseillère municipale de Marseille, qui tient à dire en préambule: «Nous sommes des militants socialistes à part entière.» Difficile d'en douter pour cett