Le Parti socialiste fait très attention à ce qu'il dit. A ne pas
disparaître derrière le gouvernement. Ce week-end, alors qu'il tenait à Paris une convention nationale consacrée à l'entreprise, les ministres et les modérés «les pragmatiques» furent discrets, les lyriques très en verve et le premier secrétaire, François Hollande, bien obligé de soigner son gauche. Dominique Strauss-Kahn, inscrit au programme, a finalement décidé de ne pas parler. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, a nettement raccourci son éloge des entreprises et de leurs profits. Laurent Fabius ne s'est pas montré. Martine Aubry est venue sans promesses ni annonces, mais elle a conjugué le verbe «se battre» à tous les temps.
«Insurrection morale». Le sujet est sensible. Il se situe au point de rencontre de la pratique gouvernementale et des promesses électorales. C'est probablement ce qui explique l'impression de ce militant à la tribune: «On dirait que certains débats importants ont été évacués, atténués.» Et cet autre, de la Creuse, qui s'angoisse: «Messier, PDG de Vivendi, est bien plus puissant que bon nombre de nos ministres.» Et c'est aussi ce qui explique le choix de la Gauche socialiste, aile gauche isolée depuis le congrès de Brest il y a un an, de faire de ce débat celui de son retour en piste. Elle a envoyé Jean-Luc Mélenchon expliquer qu'elle représente «cette partie du socialisme en état d'insurrection morale permanente», et que «le socialisme c'est mettre dans le désordre d