Le pragmatisme, ce nouveau courant politique, s'infiltre partout.
Mais à chacun sa sauce. Hier, en clôturant la convention RPR du monde du travail, Philippe Séguin se l'est cuisinée dans le faitout gaulliste pour mieux repousser les plats jospiniens et se démarquer des ronds de serviette ultralibéraux d'un Alain Madelin. «Nous ne croyons pas que la solution de la question sociale réside en l'application d'un système économique, qu'il s'appelle libéralisme, socialisme, monétarisme. Nous revendiquons le pragmatisme.» Au nom du pragmatisme, donc, le RPR ne veut plus apparaître comme trop brutal dans ses propositions économiques et sociales.
Adieu loi Thomas. Ainsi, pour remettre en cause les retraites des fonctionnaires, Nicolas Sarkozy propose en échange d'intégrer leurs primes dans le calcul des pensions, une vieille revendication des intéressés. Après avoir rappelé son «attachement aux régimes de retraite par répartition», Séguin met en avant les «fonds de pension à la française», qui «ne doivent pas être la réplique des fonds de pension anglo-saxons», mais impliquer «les partenaires sociaux», selon un concept très proche de celui du gouvernement. Adieu la loi Thomas que le RPR avait votée sous Juppé et qui prônait un système à l'opposé" Dans le domaine des privatisations, Edouard Balladur offre, «pour chaque augmentation de capital d'une entreprise», «des actions gratuites de manière préférentielle au personnel». Enfin, les «activités spéculatives» en prennent pour leur grad