La mise en quarantaine de Charles Millon est montée d'un cran
samedi. Le président de la région Rhône-Alpes, allié du FN à la tête du conseil régional, a été exclu de l'Association du musée-mémorial des enfants d'Izieu. Jusque-là membre de droit du conseil d'administration de cette institution qui perpétue le souvenir des 44 enfants et 7 adultes juifs raflés à Izieu (Ain) par la Gestapo en 1944 et exterminés à Auschwitz, Charles Millon avait déjà été conspué le 19 juillet, lorsqu'il s'était joint à la commémoration annuelle des martyrs.
Il a été exclu de l'association par un vote à huis clos, à la quasi-unanimité, 154 des 156 votants se prononçant pour son renvoi, un seul contre et un autre s'abstenant.
Ce vote concluait une procédure engagée dès le mois d'avril, une majorité de membres de l'assemblée générale ayant alors estimé qu'en se faisant élire président de la région avec les voix des élus FN, Charles Millon s'était placé de lui-même en dehors d'une association «dont la mission statutaire est la lutte contre toutes les formes de racisme et de xénophobie».
Venu plaider sa cause en ce qu'il jugeait être «un jour important», Charles Millon s'est heurté, dans une ambiance très tendue, aux nombreuses questions d'anciens résistants et déportés. Il a quitté le mémorial, abattu et le visage fermé, sans faire de déclaration. A l'issue de la réunion, Alain Jakubowicz, représentant régional du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a déclaré que «la présence